The Lady Eve
Preston Sturges, USA, 1941o
Der Millionär Charles Pike, der im Urwald nach Schlangen geforscht hat, kehrt an Bord eines Luxusliners in die Staaten zurück. Der begehrte, aber heillos naive Junggeselle wird Opfer von Jean Harrington, die mit ihrem Vater, dem "Colonel" am Pokertisch Beute macht. Jean bringt Charles ihn in zahlreiche Verlegenheiten. Er verliebt sich in Jean und weist sie zurück, als sie als Falschspielerin entlarvt wird. Jean rächt sich, in dem sie ihn unter falscher Identität heiratet und ihm die Hochzeitsreise zur Hölle macht.
Preston Sturges wohl beste Screwball-Comedy bietet einen Paraderolle für Barbara Stanwyck als Falschspielerin auf einem Luxusdampfer, über deren "zufällig" ausgestreckte Beine Henry Fonda als heillos naiver Naturforscher und millionenschwerer Brauerei-Erbe stolpert. Der Film reizt nicht bloss die komödiantischen Ursituationen von Verstellung und Identitätswechsel so lust- wie phantasievoll aus, sondern krempelt dabei auch noch das in Stanwycks Repertoire vielfach strapazierte Klischee von der berechenden Gold Diggerin mehrfach um. Ihr ebenbürtig ist Henry Fonda, der hier seine Lebensrolle als grundehrlicher, aber anfänglich weltfremder Idealist variiert, in dem sehr viel mehr steckt, als man zunächst denkt.
Andreas FurlerTroisième film de Preston Sturges, The Lady Eve fait partie de ces « screwball comedies » somptueuses, comédie du remariage selon le classement de Stanley Clavell, jubilatoire et suprêmement élégante. De cette histoire prévisible, le cinéaste tire le meilleur en organisant des variations sur des scènes attendues : ainsi de la rencontre autour d’un talon cassé, délicieuse par son incongruité que souligne Jean, dans laquelle Pike est troublé de se retrouver à genoux devant elle, à parler de bière. Mais c’est dès le générique animé, avec un serpent maladroit, dès la référence biblique donc, que le charme opère, et jamais ne retombe.
Plusieurs décennies après sa sortie, The Lady Eve conserve un charme indicible, incarné par la manipulation permanente d’Eve, et que la réalisation inventive du cinéaste valorise : ainsi des prétendues révélations de le jeune femme pendant le voyage de noces, chacune d’entre elles faisant l’objet d’une variante coupée par l’avancée du train. Des idées comme celle-ci, ou comme le commentaire à travers le miroir du début, le film en regorge : il ne cesse de se réinventer en avançant, et bien que l’intrigue soit cousue de fil blanc, il sautille d’une péripétie à l’autre avec allégresse, jusqu’à la porte fermée et un dernier trait d’esprit, comme pour dire que rien n’est grave dans ce monde pétillant.
François BoniniGalerieo


