Un monde merveilleux
Giulio Callegari, Frankreich, 2024o
In einer etwas zu nahen Zukunft, in der die Menschen von Robotern abhängig sind, schlägt sich Max, eine ehemalige Lehrerin, die sich der Technologie verweigert, mit ihrer Tochter durch kleine Gaunereien durch. Sie hat einen Plan: einen hochmodernen Roboter entführen, um ihn in Einzelteilen zu verkaufen. Doch alles läuft schief. Mit dem nervtötenden Roboter im Schlepptau begibt sie sich auf eine Verfolgungsjagd, um ihre Tochter wiederzufinden und zu beweisen, dass es noch ein bisschen Menschlichkeit in dieser Welt gibt.
Dans un futur proche, les progrès de l’intelligence artificielle ont permis à l’État français de procéder à de vastes coupes budgétaires. Remplacé·es par des robots, les enseignant·es comptent parmi les premières victimes de cette politique d’austérité. Ancienne prof au chômage, Max (Blanche Gardin) vit de menus larcins, allant jusqu’à voler, assistée par sa fille, un robot dans une maison de retraite. Contrainte de garder la machine intelligente – un modèle obsolète dont personne ne veut sur le marché de seconde main –, la chômeuse dépressive s’agace vite de ce robot qui, sans que personne ne lui ait rien demandé, assume des tâches domestiques ou prodigue des conseils en matière d’hygiène de vie. Le fond est atteint lorsque la garde de sa fille lui est retirée après que Max a été prise en flagrant délit de vol dans un supermarché. Décidée à la reprendre à sa famille d’accueil, la quadragénaire doit compter sur l’aide de l'agaçant robot pour réussir son coup. Bien qu’elle repose sur un recette mille fois éprouvée – un duo dépareillé est contraint par les circonstances de faire équipe –, cette fable moraliste au ton mesuré n’est pas dénuée d’agréments: l’humour décalé de certaines répliques ou le comique de situation à l’œuvre dans plusieurs scènes comptent parmi ces derniers. Aussi intelligents qu’ils soient, les robots ne sont pas particulièrement adaptés aux règles complexes de la vie sociale des humains... L’alchimie à la fois cocasse et dépressive du film ne serait toutefois pas concevable sans le talent de Blanche Gardin. On ne doute pas que le personnage de Max a été écrit pour la comédienne française, habituée aux rôles de femmes en dépression et décidées à n’en faire qu’à leur tête. Leur je-m’en-foutisme décomplexé et leur ironie désabusée contribuent à rendre le monde, tel qu’il ne va pas, un peu plus vivable.
Emilien Gür