Trois amies
Emmanuel Mouret, Frankreich, 2024o
Joan ist nicht mehr in Victor verliebt und leidet darunter, dass sie sich ihm gegenüber unehrlich fühlt. Ihre beste Freundin Alice beruhigt sie damit, dass sie selbst keine Leidenschaft für ihren Partner Eric empfindet, obwohl ihre Beziehung perfekt läuft. Sie weiss nicht, dass er eine Affäre mit ihrer gemeinsamen Freundin Rebecca hat. Als Joan schliesslich beschliesst, Victor zu verlassen, und dieser verschwindet, wird das Leben der drei Freundinnen auf den Kopf gestellt.
Dans un temps dominé par la prise de parole féministe, les questions du genre et des abus de toute sorte, Emmanuel Mouret pourrait bientôt représenter «l'ancien monde». Depuis 12 films (en 25 ans), l'unique thème de ce cinéaste français aussi régulier que discret, à présent quinquagénaire, est en effet l'amour hétérosexuel et civilisé. Sans menacer son sommet personnel de Mademoiselle de Joncquières (2018), le voici qui s'amuse avec les histoires de cœur entremêlées de trois amies enseignantes vivant à Lyon. Mais une forme de gravité s'invite du fait que la narrateur en voix off est déjà mort: Victor n'a pas supporté que Joan (India Hair) ne soit plus amoureuse de lui. Malgré le soutien de sa meilleure amie Alice (Camille Cottin), dont le couple semble se porter à merveille même sans passion, Joan se sent coupable. Quant à leur amie commune Rebecca (Sara Forestier), devenue guide de musée, elle a en fait une liaison secrète avec Eric, le mari d'Alice... D'autres complications s'ensuivent, qui font que ce marivaudage gagne en profondeur plus le film se déploie, les trois amies fonctionnant comme des vases communicants. Emmanuel Mouret surprend aussi avec des comédiens utilisés à contre-emploi – bravo pour India Hair, raté pour Grégoire Ludig –, d'où une impression de fraîcheur bienvenue. On pourra toujours déplorer que l'auteur reste par ailleurs dans sa bulle petite bourgeoise, aussi monomaniaque qu'imperméable aux autres questions qui traversent notre monde. Mais il faut reconnaître que la tranquille élégance de ses introspections sentimentales fait du bien.
Norbert CreutzGalerieo



