Marcello mio
Christophe Honoré, Frankreich, 2024o
Von allen Seiten durch die Figur ihres Vaters bedrängt, beschließt Chiara Mastroianni, ihn durch ihr eigenes Ich wieder zum Leben zu erwecken. Sie nimmt den Namen Marcello an, kleidet sich wie er und bittet darum, nun als Schauspieler und nicht mehr als Schauspielerin zu gelten. Die Leute um sie herum halten das für einen vorübergehenden Scherz, aber Chiara ist entschlossen, ihre neue Identität nicht aufzugeben.
Fille des acteur·rices à la renommée mondiale Marcello Mastroianni et Catherine Deneuve, Chiara Mastroianni s’est fait connaître comme comédienne depuis les années 1990, régulièrement à l’affiche de films d’auteur français. Outre à ses parents, son nom est associé à un cinéaste de sa génération, Christophe Honoré, qui l’a fait jouer dans nombre de ses films (Non ma fille, tu n’iras pas danser, Les bien-aimés, Chambre 212). L’année où Marcello Mastroanni aurait eu cent ans, le réalisateur lui consacre un film, anti-biopic dans lequel sa fille se coiffe et s’habille comme l'acteur de Huit et demi au cours d’une crise existentielle et professionnelle qui dure le temps d’un été, sous les regards étonnés, attendris, admiratifs ou lourds de reproches de sa mère, son ancien mari, ses ami·es et collaborateur·rices : Catherine Deneuve, Benjamin Biolay, Melvil Poupaud, Fabrice Luchini et Nicole Garcia. Noué autour de cette seule idée, pour le moins singulière, le film représente une sorte de cas limite. Frustrant dans la mesure où il ne parvient pas à s’extraire du corset de son dispositif un brin complaisant – l’agacement pointe chaque fois que la mère et la fille s’entretiennent de leurs problèmes respectifs de célébrités parisiennes –, Marcello mio se révèle par ailleurs un bel hommage au métier de comédien·ne. À la fois exo- et autofiction, le projet de Christian Honoré invite Chiara Mastroianni à endosser non seulement le rôle de son père, profitant de leur ressemblance physique, mais également le sien propre, tandis que les autres acteur·rices à l’affiche s’amusent à jouer les comédien·nes qu’ils sont. Un curieux mélange de télé-réalité et de cinéma-vérité.
Emilien Gür