Et plus si affinités

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Confrontation entre deux couples voisins autour de leurs pratiques sexuelles respectives, plus ou moins bruyantes, la comédie espagnole Sentimental a donné lieu à plusieurs remakes. On en compte trois à ce jour : Die Nachbarn von Oben de la Suisse allemande Sabine Boss, Neprilichnye gosti du Russe Goga Mamadzhanyan et Et plus si affinités du duo français Wilfried Méance et Olivier Ducray. Si l’on reste loin du nombre record de vingt remakes engendrés par la comédie de mœurs Perfetti sconosciuti de Paolo Genovese, la comparaison entre les deux films s’impose, tant le succès de l’un semble éclairer celui de l’autre. Dans les deux cas, nous avons affaire à un huis clos mettant en scène un ou plusieurs couples d’âge mûr dont sont dévoilés les problèmes (infidélité, lassitude, etc.), conditionnés tantôt par les nouvelles technologies (Perfetti sconosicuti), tantôt par la libéralisation des pratiques sexuelles (Sentimental). Soit des sujets caractéristiques de notre postmodernité, transposables dans n’importe quelle société plus ou moins globalisée, et de ce fait propices à la réalisation de remakes, que favorise en outre la légèreté des coûts de production liés à l’unité du lieu d’action. Rien d’étonnant, donc, à ce que Et plus si affinités ait rencontré son public : sans être spectaculaire, le succès a été au rendez-vous – avec plus de 274'000 entrées en France, le film se maintient dignement à la 55ème place du box office hexagonal de l’année 2024. Porté par deux comédien·ne·s (Isabelle Carré et Bernard Campan) crédibles et touchant·e·s en boomers déphasé·e·s, le remake signé par Wilfried Méance et Olivier Ducray met en scène la rédemption de leur couple usé à travers la rencontre avec leurs jeunes voisin·ne·s amateur·rice·s de sexe à deux, à trois et plus si affinités. Et parvient, délicatesse suprême, à éviter la lourdeur du vaudeville sans épuiser sa légèreté de comédie de mœurs.