Première affaire
Victoria Musiedlak, Frankreich, 2024o
Die frischgebackene Anwältin Nora hat das Gefühl, noch nichts erlebt zu haben, als sie in ihren ersten Strafprozess geworfen wird. Vom ersten Polizeigewahrsam bis hin zu den Ermittlungen lernt Nora die Härten der Welt um sie herum kennen, sowohl in ihrem Privat- als auch in ihrem Berufsleben. In der Hektik ihres neuen Lebens macht sie immer mehr Fehler und stellt ihre Entscheidungen in Frage.
Première affaire : le titre du film de Victoria Musiedlak peut s’entendre de deux façons. De manière évidente, il renvoie au premier cas de garde à vue auquel est confronté son personnage, une jeune avocate d’origine algérienne qui, au cours du récit, connaît son premier rapport sexuel, s’émancipe de l’emprise de ses parents et prend ses marques dans un milieu professionnel éprouvant. On peut également comprendre le titre dans un sens réflexif, puisqu’il s’agit du premier long métrage de la réalisatrice française. Celle-ci relève le défi avec aplomb, sans éviter toutefois certains travers de l’académisme. Avec son récit classique, sorte de coming of age tardif, la cinéaste suit les balises d’un certain cinéma hexagonal : son personnage issu de l’immigration en pleine ascension sociale et le portrait naturaliste des institutions policière et judiciaire relèvent du déjà-vu. Sortent du lot, en revanche, la qualité d’interprétation de l’actrice principale, Noée Abita, dans un rôle qui lui permet de donner la mesure de sa palette de jeu, ainsi que la piste narrative articulée autour de la liaison passagère entre la jeune avocate et un policier. Les scènes d’intimité physique entre les personnages, filmées avec pudeur, insufflent du désir dans un scénario qui en avait besoin. Délicate subtilité, la photographie privilégie les couleurs froides sans pour autant filmer froidement la passion charnelle. On espère que Victoria Musiedlak ne s’en tiendra pas à cette première affaire.
Emilien Gür