The Graduate
Mike Nichols, USA, 1967o
Ein frisch diplomierter College-Absolvent aus gutbürgerlichem Haus lässt sich mit einer verheirateten Frau aus dem Freundeskreis seiner Eltern ein, verliebt sich dann aber in deren Tochter, was zum Eklat führt.
Eine unvergessliche romantische Komödie, in der die Liebe im Geist von 1968 gegen die spiessige Nachkriegsbürgerlichkeit und ihre Doppelmoral ins Recht gesetzt – und zuletzt mit einem Fragezeichen versehen werden. Bei der Erstaufführung ein Medienereignis und ein Kassenschlager, glänzt der Film noch heute mit einer Vielzahl scharfer Beobachtungen und subtil-subversiver Komik, in die sich zusehends Molltöne mischen, nicht zuletzt dank dem Ohrwurm-Soundtrack von Simon & Garfunkel. Für Dustin Hoffman 1967 der grosse Durchbruch, für den Komödienvirtuosen Mike Nichols der einzige Regie-Oscar seiner Karriere. Nur die Wandlung Anne Bancrofts von der kühlen Verführerin des Helden zur reinen Rachefurie beraubt ihre Figur, aus der Distanz von fünfzig Jahren gesehen, jener leisen Tragik, um die der heimliche Melancholiker Nichols sonst so gut weiss.
Andreas FurlerDer Film ist nicht lustig aufgrund von visuellen Gags, Pointen oder anderem ermüdendem Müll, sondern weil er eine Haltung hat. Damit ist gemeint, er ist gegen etwas. Humor ist naturgemäss subversiv, egal was Doris Day sich denkt. (...) Mike Nichols macht nie eine Pause um sicherzugehen, dass alle den Sinn verstanden haben. Er erklärt nichts für die Begriffsstutzigen. Er entschuldigt sich nie. Benjamins Ehrlichkeit und Verlegenheit sind so akkurat dargestellt, dass wir nur schwer wissen, ob wir lachen oder in uns selbst blicken sollen
Roger EbertPied-de-nez au classicisme hollywoodien, Le Lauréat détourne à la fois les étapes dramatiques classiques (la rencontre, le quiproquo, le départ, les retrouvailles) et les symboles sociaux les plus marqués (notamment dans l’utilisation grotesque de la figure christique finale) pour mener ses personnages vers un ailleurs bien moins rose qu’il n’y paraît. Mike Nichols ne s’est pas fait ici le porte-drapeau d’une génération qui devait gagner, qui devait changer le monde ; mais dépeint une génération qui, faute de pouvoir changer ce monde, préfère s’en construire un autre, plus instable, presque nostalgique, dans lequel la sortie de l’enfance est effectivement libératrice, et un tantinet douloureuse.
Ariane BeauvillardBravant le puritanisme hollywoodien (un garçon couche avec une mère puis tombe amoureux de sa fille, on n’avait jamais vu ça sous les sunlights !), Mike Nichols cisèle son gentil brûlot aux petits oignons. Un scénario bien ficelé, démarrant comme un vaudeville et se terminant dans la grande tradition du burlesque ; pas un plan qui ne soit travaillé (parfois un peu trop) ; en BO, les chansons (inoxydables) de Simon et Garfunkel ; un montage bluffant d’habileté (le traitement des ellipses devrait être décortiqué dans toutes les écoles de cinéma) ; et surtout des comédiens à tomber par terre, tous inconnus, tous venant du théâtre. Crevant l’écran, Dustin Hoffman, dont c’est le premier film, devient la star que l’on sait et l’acteur emblématique de la décennie à venir. A elle seule, son extraordinaire prestation - de moche et mou il devient beau et fort au fur et à mesure qu’il prend son destin en mains - vaudrait plus qu’un détour.
Marianne Spozio