303
Hans Weingartner, Deutschland, 2018o
Jan ist davon überzeugt, dass der Mensch von Natur aus egoistisch ist. So ist er nicht wirklich überrascht, dass niemand auftaucht, als er in Berlin auf seine Mitfahrgelegenheit wartet. Jule hingegen glaubt, dass der Mensch im Kern mitfühlend und kooperativ ist. Sie bietet Jan einen Platz in ihrem «303»-Oldtimer-Wohnmobil an. Jan möchte nach Spanien, um seinen leiblichen Vater kennenzulernen, Jule zu ihrem Freund nach Portugal. Mit jedem gemeinsam zurückgelegten Kilometer eröffnet sich den beiden mehr von der Welt des anderen.
Der Österreicher Hans Weingartner («Die fetten Jahre sind vorbei») assistierte als junger Mann bei Richard Linklater («Before Sunrise»). Mit dem Roadmovie «303» hat er jetzt eine Art Linklater im Wohnmobil gedreht: eine angenehm entschleunigte Boy-Meets-Girl-Geschichte, in der sehr viel geredet wird.
Andreas ScheinerEin Liebesfilm! Und ganz unironisch! Mehr als zwei Stunden nimmt sich Hans Weingartner Zeit für das Sich-Verlieben von Jule und Jan (wunderbar: Mala Emde und Anton Spieker). Die beiden fahren in einem alten Wohnmobil - Campen gilt gerade ja wieder als cool bei den Jungen - von Berlin nach Portugal: Jan will auf dem Weg seinen Vater treffen, Jule ihrem Freund von ihrer Schwangerschaft erzählen. Während dieser Europa-Reise reden Jule und Jan über fast alles: Kapitalismus, Evolution, Altruismus, Egoismus, Liebe, Sex, Ehe.... Und es sind nie Worthülsen, die sie austauschen, immer reden sie auch von sich. Schön!
Martina KnobenDeux étudiants en covoiturage vers le Sud tombent lentement amoureux. Un conte délicat, qui esquisse le portrait d’une génération un peu perdue.
Ils sont étudiants, dans la vingtaine. Elle s’appelle Jule, et lui Jan. « Ils se sont trouvés au bord du chemin, sur l’autoroute des vacances », comme dans la chanson. Ou plus exactement, dans une station-service, non loin de Berlin : partie sur un coup de tête, Jule faisait le plein de son « 303 », vieux van brinquebalant, et Jan cherchait un covoiturage. Elle accepte de l’emmener. Direction : le Sud. L’Espagne pour lui, en quête d’un père inconnu. Le Portugal pour elle, vers un amoureux de plus en plus lointain. En additionnant les kilomètres, les disputes et les débats politiques, les confidences et les moments doux, ces deux-là transforment peu à peu l’Europe en carte du Tendre. C’est une romance en mouvement, un road-movie ensoleillé, mais ces étiquettes banales, qui collent à tant d’autres films, ne rendent pas assez justice à la délicatesse de celui-ci. Les sentiments s’ouvrent lentement sous nos yeux, mouvement presque imperceptible mais inexorable : on a rarement l’occasion, au cinéma, de voir ainsi naître l’amour, presque en temps réel. Hans Weingartner sait capturer la fragile progression de l’intimité, le modeste miracle d’une rencontre. Tout y contribue, la beauté limpide et changeante des paysages, les aléas ordinaires d’un long trajet, autant que les dialogues, qui semblent échappés d’un conte philosophique : elle croit à la solidarité, à la bonté ; pas lui. Et ils s’opposent, sur la nature humaine ou la violence libérale, avec la docte fraîcheur d’un couple de héros rohmériens. A travers eux, le cinéaste esquisse, sans le surligner, le portrait attachant et complexe d’une génération un peu perdue, toujours lumineuse. Libres, sensuels et vrais, Mala Emde et Anton Spieker sont les moteurs vibrants de cette échappée belle.
Cécile Mury